Marie Volta
« Je suis un romancier, et nous, les romanciers, ne sommes pas des intellectuels, mais des sentimentaux, des émotionnels. »
Gabriel Garcia Marquez

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La nuit du poissonnier
La nuit du poissonier
2012












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La nuit du poissonnier
Roman


La nuit du poissonnier
En 1939, la guerre d’Espagne prend fin, entraînant l’exil vers la France de centaines de milliers de personnes, pour beaucoup opposées au régime franquiste.
    Deux sœurs, désormais séparées, se donnent rendez-vous une fois l’an sur la frontière catalano-catalane de Bourg-Madame, infranchissable pendant plusieurs années.
    Thérèse, l’une d’elles, doit parcourir avec sa famille une centaine de kilomètres dans la matinée avant de s’en retourner le soir. Mais comme ils ne sont pas assez riches pour s’offrir le train, c’est le poissonnier qui se charge de les transporter jusqu’à Olette.
    Ce voyage au pas lent du cheval va être l’occasion pour Nanette, petite-fille de Thérèse et narratrice, de nous faire partager les rencontres extraordinaires qu’elle a vécues enfant.


Dans ce livre à l’écriture prolifique, Marie Volta retrace la vie luxuriante et passionnante de gens simples ballottés par la vie...



« Depuis, mémé s'est tue définitivement et j'ai l'impression de traverser la vie dans la charrette du poissonnier, papotant à tout rompre, le nez dans les étoiles, avec cette femme en noir qui tient ferme l'amarre et ne pipe pas mot. »
Récits

Contes

Étude


Livre d'or
Livre d'or



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Extraits
   - 1 -  

   On était pas assez riche pour s’offrir le train, alors c’est le poissonnier qui nous hissait jusqu’à Olette. On partait le matin tôt, bien avant le lever du jour, on se serrait dans la charrette, mémé, ma mère, ses sœurs, mes cousines et tous les poissons qui sentaient pas très bon. Quand une des sœurs était enceinte, c’était le cas cette année-là, on se demandait comment elle faisait pour garder intacts jusqu’en haut ses tripes ses boyaux.
   Il refusait jamais le poissonnier de nous conduire, même si la charge était lourde si ses chevaux peinaient, il était joyeux, il chantait, il disait : « Une fois l’an c’est rien, et puis avoir d’un coup tant de jolies femmes qui me suivent... » Mémé rougissait à tous les coups et refusait son aide pour monter. Il nous soulevait en rigolant : « Hop mes petites plumes, en avant pour le grand voyage ! » Les étoiles accouraient des quatre coins du ciel pour contempler, écarquillées, l’attelage enchanté. Mémé, penchée par-dessus bord, tapait sur la casquette à grand-père, lui donnait ses dernières instructions, comme si elle partait pour toujours, comme si la terre allait, sans elle, arrêter de tourner. Elle lui distillait mille recommandations de prudence : « Bonjour à la famille... » Il aurait voulu, elle aurait voulu, se donner quelque chose encore, un fruit un peu d’eau, soudain c’était le départ.

(...)

    Nos mères parlaient catalan.
    Ça chuintait dans la ténèbre, y laissait l’empreinte dorée d’un long collier mouvant, le fil de cette langue née sous le soleil, grandie au soleil. Elle révélait dans la nuit ses gorges sombres, ses profondeurs intactes habitées de velours.
    C’était du tricot verbal le parler de nos mères, de la dentelle sonore ces R roulés avec tant de douceur, pas du tout rocailleux.
    Leur langue, elle disait la verse de la mer sur le sable fin des plages, ses colères contre la côte escarpée des Pyrénées, les derniers contreforts s’abîmant dans les flots. Elle disait l’éboulement des mottes sèches entre les ceps de vigne, le galop des espadrilles sur les chemins de maquis, les sommets enneigés ruisselant de soleil. Les barques colorées quittant le petit port, les fêtes du dimanche, le muscat dans le sang elle disait, la bienveillance d’un peuple franc bercé par une mer chaude.
    Garrotté pourtant, ce peuple, en 1659, et c’est pour ça qu’on cheminait cette nuit-là dans la charrette du poissonnier.
    J’y voyais pas de mal, ici c’était la France, là-bas pourtant l’Espagne, le catalan baignait les deux côtés de la frontière… lien fidèle dont rien ni personne n’avait jamais pu couper le filet cristallin, pas même les punitions, humiliations, incitations à délation de l’école républicaine française.

La nuit du poissonier - Extraits


Presse


Adhérente active des "Amis de Brassens" - elle a participé, l'été dernier au Château royal de Collioure - à un hommage à Georges, l'intégralié de ses chansons - Marie VOLTA vient de publier un « roman du terroir », qui par le style, dépasse les frontières de ce genre étroit et à la mode !
Jean-Pierre Bonnel - 11 juillet 2012 - Le blogabonnel



« On était pas assez riche pour s’offrir le train, alors c’est le poissonnier qui nous hissait jusqu’à Olette. On partait le matin tôt, bien avant le lever du jour, on se serrait dans la charrette, mémé, ma mère, ses sœurs, mes cousines et tous les poissons qui sentaient pas très bon. Quand une des sœurs était enceinte, c’était le cas cette année-là, on se demandait comment elle faisait pour garder intacts jusqu’en haut, ses tripes et ses boyaux… »

Ainsi commence le livre de Marie Volta, « La Nuit du Poissonnier ». Je ne vais pas, ici, vous raconter de quoi ça cause, c’est quoi l’histoire ou quel est le sujet car ça n’a aucun intérêt. C’est quoi l’histoire de « À la recherche du temps perdu » ? C’est un type qui se rappelle des trucs. Point barre. On est bien avancé. Non. Un livre, ça se lit, ça ne se raconte pas. Ou bien dans le désordre, n’importe comment, par mots clés : charrette, poissons, femmes, jour qui se lève, misère, guerre, Espagne, Poune, rire, mobylette, frontière, soldats, et j’en passe. Il y a tout ça et plus encore. Mais il faudrait déjà se mettre d’accord sur ce que c’est qu’un livre. S’il devait s’agir de mettre des mots les uns à la suite des autres ce serait trop simple. Certains s’en contentent, mais bon. Un livre, c’est d’abord un style. Un phrasé, une musique. Il faut que ça claque, que ça sonne, que ça résonne aussi, que ce soit goûtu, gouleyant. Que ça parle au corps, au ventre, à la tête, à tout, quoi. Et quand on est fort. Fort de chez fort, il faut aussi de la poésie. Et ce livre en est plein. Céline disait : C’est rare, un style, c’est très rare. Alors si vous voulez entendre une musique, le chant des sirènes, lisez le livre de Marie. Mais avant toute chose, achetez-le  !

8 mars 2013 - Philippe Lezaud


«
une mémoire qui s’appuie non pas sur des mots mais sur leurs contenus, sur les sens dans le double sens du mot, sur le silence comme une force de passage, d’incurvation du destin, d’obstination à durer. »

Article complet : Dana Shishmanian - Francopolis - Juin 2013


Je profite de cette chanson écrite par Marie Volta, pensionnaire de notre Auberge (espagnole) de la chanson vivante, pour signaler ou rappeler son dernier livre qui, s’il ne parle pas directement de chanson, est une chanson en lui-même, avec un style e
t une écriture très personnels.
Paru en 2012 “La Nuit du poissonnier” est une sorte de voyage initiatique plein de charme raconté par une petite fille – via un voyage bien réel, dans une charrette tirée par un cheval. C’est la découverte aussi de la Catalogne Nord au lendemain de la Retirada des Républicains espagnols en 1939 avec une frontière catalano-catalane qui deviendrait dès lors infranchissable, séparant des membres d’une même famille pendant des années, voire des décennies...
J’en parle d’autant plus volontiers que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage qui se déroule le temps d’une seule nuit (clin d’œil perso : merci à Philippe Vicherat) et qui, grâce à son style rythmé qu’on lit comme on l’écouterait, embarque le lecteur à la manière d’une mélodie au long cours qu’on n’a pas envie de voir s’achever.

NB. Entre autres activités chansonnières, Marie Volta a été la créatrice, avec l’association Le Grand Pan, de “L'Intégrale Brassens”, chaque année à Paris depuis 2006.

Fred Hidalgo - Fondateur de la revue Chorus - Avril 2014
Publié sur sa page Facebook : Si ça vous chante



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